Mézilles

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Sur les pas de la route du fer

Il existait à Mézilles 158 exploitations de ferriers sur 58 ha de son territoire.

Habitants : 520 Mézillois

La commune de Mézilles, une des plus étendues du département avec 5242ha, est située au milieu du plateau de Puisaye, petite région du sud du département de l’Yonne, bordée par le Loiret et la Nièvre. Faite de bocages, chemins creux, haies vives c’est une région d’élevage et de cultures. Mézilles est entouré de bois et traversé par le Branlin, (rivière) affluent de l’Ouanne qui faisait tourner autrefois plusieurs moulins et une scierie. Presque la moitié de la population demeure dans des lieudits (70 hameaux habités, fermes isolées ou groupe d’habitations. Un de ces hameaux « les Proux » avait une école,  créée en 1900 et fermée en 1972, et une fête annuelle. 

Mézilles, sous le nom d’origine celte de Miciglis, était situé sur la route du fer dès avant l’époque Gréco-romaine. Le fer a certainement été la matière essentielle pour le développement des civilisations celtes et gréco-romaines. En Europe, le travail du fer a fortement caractérisé la culture celtique, notamment avec de célèbres forges. Il existait à Mézilles 158 exploitations de ferriers sur 58ha de son territoire. Les bois furent défrichés au cours des siècles progressivement par couronnes successives centrées sur le bourg.  

On note la présence de nombreuses maisons « fortes » chargées de défendre Saint Fargeau, seules subsistent la ferme de « Saimbault », Le Fort et Nailly. Mézilles n’eut de château qu’au XVIè ou XVIIè siècle, construit par la famille de Beaujeu. Cette famille composée essentiellement de militaires, le plus souvent loin de Mézilles, laissèrent le château à l’abandon et il fut  détruit par un incendie. Il fut remplacé au XIXè siècle par une grande maison bourgeoise, mais on le connaît toujours sous le nom du « vieux château ».

Le bourg ne fut jamais fortifié mais il protégeait un gué important sur le Branlin  et il constituait un fief dépendant de Saint Fargeau, ce qui explique que l’on doive la reconstruction de l’église au XVIè siècle à la famille d’Anjou.

L’électricité n’arriva à Mézilles qu’en 1925 et nécessita la création d’un « syndicat d’électrification rurale ». Pendant les premières années les foyers durent se contenter d’une ou deux lampes de 25W.

Les travaux d’adduction d’eau courante ne furent terminés qu’en 1968 notamment pour le hameau des Proux et le réseau d’assainissement débuta en 1973.

À voir à Mézilles

La boulangerie

La maison est inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques 

Située derrière l’église,  rue du Moyen Âge. C’est une grande maison à étage avec ses murs à pas de bois, appelés en d’autres régions « colombages ». Cette maison fut à l’origine le presbytère et le puits qui était dans le jardin  était celui de la cure, avant de devenir au XXè siècle un puits communal auquel on accédait par un petit chemin entre les jardins.

Le Lavoir municipal 

Il fut construit en 1890 sur la rive du Branlin, derrière l’église,  Chaque « laveuse de l’sive » disposait d’un « cabasson », ou « garde-genoux », coffre en bois rempli généralement de paille pour s’agenouiller et « taper » le linge avec un battoir.  Sur le bief, plusieurs  petits lavoirs privés, dans des jardinets en rez de bief  sont propriété des maisons riveraines ou de la municipalité qui en a acquis certains pour les sauvegarder.

La tour et le jardin communal, dit Jardin Ribaudin

La tour attire le regard,  ce n’est ni un ouvrage défensif, ni un pigeonnier, seulement un ouvrage décoratif ; il est à noter toutefois qu’elle renferme un puits intérieur animant le système hydraulique de ce jardin remarquable. La commune en a fait l’acquisition depuis plus d’une vingtaine d’années et c’est un lieu de promenade et de rassemblement pour des évènements tels que la Fête du Jardin qui a lieu le jeudi de l’Ascension et les jeux traditionnels du 14 juillet.

 

L’église

L’église paroissiale de Mézilles (classée Monument historique en 1976) est dédiée à St Marien, moine venu d’Auxerre au Vè siècle pour gérer la ferme  de Mézilles, propriété de l’Abbaye Sts Côme et Damien (1ère abbaye de Bourgogne, fondée par St Germain). La ferme (à l’emplacement de la Métairie) était consacrée à l’élevage des bovins, L’abbaye avait une autre ferme en Puisaye à Fontenoy (ferme céréalière). Plusieurs miracles et légendes émaillent la vie de Saint Marien.

 A l’origine, une seule nef (quelques vestiges romans sont encore visibles dans le chœur), mais la reconstruction de l’église date essentiellement du XVIè siècle avec adjonction du collatéral sud (1543). Le beffroi date aussi de cette époque. De nombreux détails intéressants  rappellent cette période de la Renaissance (un pilier avec sculptures, près de l’autel du collatéral dit « autel de la Vierge «  une petite « fontaine », une clé de voûte, deux amusants  petits personnages). Surplombant cet autel se trouve le retable  « de l’Assomption », don de la Grande Mademoiselle  lors de son exil à Saint Fargeau après la Fronde, (elle a fait don du retable de l’Ascension à un autre  village de son fief :  Sainte Colombe). Sur le dessus de la corniche sont placées trois statues : la Vierge et deux personnages  où la tradition voit La Grande Mademoiselle et Lauzun.

 La voûte en berceau  de la nef était en bois de châtaignier, elle a été par la suite lattée et plâtrée, mais de récents travaux ont permis de la reconstituer comme à l’origine. Lors de ces travaux, un Christ en bois, lui aussi inscrit à l’Inventaire a été replacé sur la poutre de Gloire, à l’entrée du chœur.

De nombreux objets sont à découvrir dans l’église. Une grande partie du mobilier a été inscrite à l’inventaire des Monuments historiques en 1979 : stalles, boiseries, chaire, banc d’œuvre, autels latéraux, statues (en particulier  les « statues des 3 Marie »  du XVIè siècle, tableaux
 (2 tableaux du XVIIè siècle avec repeints au XIXè) récemment replacés de chaque côté de l’autel. Détail insolite, un tableau censé représenter Saint Marien, plaçant ce dernier  dans un paysage qui n’a rien de Poyaudin, avec un habit de moine bénédictin, alors que cet Ordre  n’existait pas  de son vivant  et des  moutons alors que St Marien s’occupait de bovins.

Les murs étaient ornés de nombreuses peintures murales. Les travaux récents de restauration intérieure (murs, carrelages, boiseries) ont permis d’en découvrir quelques-unes. Certaines, trop fragmentaires, ont été recouvertes.  La scène représentant le martyre de Saint Blaise, écorché avec des peignes de fer, a été totalement restaurée et des restaurations  sont en cours dans la chapelle seigneuriale (chapelle des Beaujeu ou chapelle Saint Marien). Ce jardin au centre du bourg est délimité par le Bief et la rivière le Branlin. Ce jardin typique de la fin du  XIXè siècle renfermait : canaux, vergers, gloriette, glacière, pont japonais dont certains éléments subsistent encore aujourd’hui.

Vieux pont et Gué

En aval du gué sur le Branlin, un pont étroit en dos d’âne franchit la rivière par deux arches d’un peu plus de deux mètres à leurs sommets. Elles sont construites en mœllons de grès local. Une maison borde le pont, appelée autrefois « maison du Portail » devenue plus tard  café-salle de bal et boulangerie, puis restaurant connu sous le nom de « Mare aux fées ».

Pas de datation précise pour la construction du vieux pont, on la place approximativement au XVè  siècle. À ses pieds le gué pavé, appelé « passage des troupeaux,  était le seul passage pour franchir le Branlin dans le bourg. D’autres gués existent dans les écarts : Vessy, Moulin Grenon, Moulin Rouge.

La rue des Ferriers 

Son nom est dû à l’emploi des matériaux prélevés dans les ferriers pour en constituer un revêtement solide. Elle est bordée côté est par une suite de maisons modestes qui étaient occupées généralement par des artisans. Sido, la mère de Colette a été élevée dans une de ces maisons qui appartenait à un charron.

Croix et Fontaine Saint Marien 

Au delà du cimetière s’élève une croix dressée sur un tertre au pied duquel une source (aujourd’hui presque tarie) coule vers le Branlin. La légende dit que c’est là que Saint Marien réunissait sa communauté pour y célébrer la messe. Les pèlerins y venaient le 20 avril et certains emportaient un éclat de pierre du socle (qui en garde les traces) censé préserver les cultures des insectes, alors que l’eau de la source devait guérir les maladies des yeux du bétail. 

Les Caves 

Un peu plus haut dans ce chemin des caves on remarque un large pignon orné d’un triangle maçonnique qui rappelle qu’une importante loge avait son siège à Mézilles au début du XIXe siècle. La loge des « compagnons des gueules noires » (en référence aux ouvriers des ferriers) fut  dissoute en 1860.

Châteaux et Maisons bourgeoises

Le château du bourg (de Beaujeu) 

Situé dans la Grande Rue, c’est la façade arrière que l’on aperçoit. Il faisait autrefois partie du domaine des Beaujeu. Le château d’origine a brûlé et la grande maison bourgeoise construite à sa place date du XIXè siècle. Le corps de bâtiment dissymétrique est flanqué de deux tours d’angle, la tour nord plus haute que la tour sud qui ne dépasse pas le corps principal.

Le Charme 

Sur la route de la Métairie, c’est une agréable maison bourgeoise dont le corps de logis à un étage et au toit à quatre pans est encadré par deux ailes plus basses aux toits à la Mansart. Une plaque de cheminée aux armes de Monseigneur de Caylus et des boiseries la font dater du XVIIIè siècle. C’était la résidence d’été des évêques d’Auxerre, les deux maisonnettes de chaque côté de l’entrée abritaient les  sœurs tourières,  gardiennes du domaine.

La Chapelle Saint Marc 

Inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques

À l’extérieur des grilles du château du Fort se trouve la Chapelle construite en 1575. Son porche abrite un portail de style Renaissance surmonté du blason peint au moment de la consécration. On y voit les armes de la maison Gauné de Cazau avec celles des Fronhofer. La légende veut que le seigneur de l’époque revenant de chasse et poursuivi par un loup fit vœu de construire une chapelle à l’endroit où l’animal cessa sa poursuite.

Château du Fort 

Il est situé sur un éperon dominant la vallée du Branlin, dans une zone d’exploitation gallo-romaine du fer. Il a été reconstruit sur l’emplacement de l’ancienne Motte de Neuvoy. Le premier seigneur connu est, dans la seconde moitié du XIVe siècle, Jean de Metz. Par le mariage de sa fille, il passa à Guillaume d’Assigny d’où le nom de Fort d’Assigny. Au cours de la guerre de Cent Ans, il fut assiégé en vain en 1428 par les Bourguignons de Perrinet Gressard. Les d’Assigny faisant des carrières militaires, il fut longtemps abandonné et ne fut reconstruit que dans la deuxième moitié du XVIIIè siècle. La Motte et une partie du mobilier du château sont inscrites à l’inventaire des Monuments historiques.

La Boissellerie 

Sur le chemin des caves en remontant vers la Croix de la Vierge, on remarque cette grosse maison bourgeoise à un étage. L’entourage des grandes fenêtres est fait de briques plates, l’entablement du toit est constitué de rangées superposées de briques aux angles arrondis et de tuiles. La couverture est un grand toit de tuiles de Bourgogne à quatre pans, à épis de faîtage, orné de petites lucarnes aux jolis montants de bois à volutes, surmontées de petits toits à trois pans. Elle fut construite en 1790 par le notaire et Maire de Mézilles en l’an VIII de la République.

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