Pesmes

Ancienne place stratégique sur la voie menant de Gray à Dole, Pesmes connut une histoire agitée par les diverses occupations dont elle fut l’objet avant de devenir française en 1678 seulement. La cité n’en a pas moins conservé un riche patrimoine : vestiges du château, église Saint-Hilaire des XIII^è et XVI^è siècles, portes. Le long de la charmante rivière Ognon, les demeures de notables et les maisons vigneronnes évoquent le passé viticole du village.

À quelques encablures au nord de la cité médiévale, au lieu-dit Les Forges, un ancien ensemble bâti industriel veille sur les rives de l’Ognon. Tout d’abord usine métallurgique aux XVII^è et XVIII^è siècles, le site devient usine de taillanderie fin XIX^è siècle avant de servir comme centrale hydroélectrique au XX^è siècle. Aujourd’hui, les bâtiments communaux accueillent une association à vocation culturelle. L’association «Forgespesmes » anime des ateliers théâtre et organise différents évènements participant ainsi à faire vivre ce lieu patrimonial chargé d’histoire : concerts, expositions, projections de films, conférences.

Aujourd’hui les anciens ateliers abritent un musée qui se visite d’avril à octobre. Le guide présente l’historique des lieux, le quotidien des ouvriers. S’adresser à l’association CAP (culture et animations pesmoises).

Cet établissement métallurgique industriel, situé sur la commune de Pesmes, est fondé en 1660 pour la fabrication d’armes sur les bords de la rivière Ognon. D’importants travaux d’agrandissement sont menés à la fin du XVIII^è siècle, conduisant à l’édification de deux hauts-fourneaux aujourd’hui disparus. L’énergie destinée au forçage de l’air dans les hauts-fourneaux et à l’activation des martinets est tirée de la rivière.
L’importance stratégique et militaire des productions des forges, dont la qualité des aciers est réputée, conduit à une réorganisation du domaine et à l’implantation d’une demeure permanente pour le maître de forges. Le château est construit en 1778. La main d’œuvre provient des villages environnants de Pesmes et de Mutigney, relié lui-même aux forges par un pont sur l’Ognon surplombant le barrage. Certains habitants de Pesmes et des alentours compte un parent ayant travaillé aux forges ou y ont eux-mêmes été ouvriers. Les bâtiments industriels abritent les deux hauts-fourneaux, un martinet, une forge et quatre dalles à charbon. Les hauts fourneaux s’éteignent en 1875. L’activité, bien que réduite, perdure jusque dans les années 1990.

À la fin du XII^è siècle les constructions se sont étendues à l’ouest créant le bourg neuf de Pesmes. C’est à cette époque ou plus probablement au début du XIII^è, vers 1220-1240, que fut construite l’église paroissiale Saint-Hilaire. Elle était en tout cas en fonction, au moins partiellement dès 1233, desservie par les moines prémontrés de l’abbaye de Corneux.

Les vestiges plus anciens datent, sans doute, du X^è siècle. Le château possédait également un vaste donjon et un très grand corps de bâtiment, le tout protégé derrière des fortifications et des fossés, renforcés au cours des siècles. C’est au cours de la Guerre de Cent Ans que la ville est entièrement fortifiée. Les remparts rejoignent alors ceux du château. La Renaissance marque l’âge d’or de la commune, les seigneurs de Pesmes et leurs épouses, en particulier Françoise de la Baume, œuvrent à l’embellissement de la cité et du château. Henri IV séjourne une dizaine de jours en 1595, la ville s’étant gracieusement donnée à lui, sans effusion de sang. La guerre de Dix Ans (1636-1645) puis les attaques décisives des troupes de Louis XIV finiront par détruire les défenses de la ville, bien mises à mal jusqu’au traité de Nimègue qui stabilise enfin la région en 1678. Le château n’acquiert sa forme définitive qu’au XVIII^è siècle. La demeure ne se visite malheureusement pas mais vous pouvez vous balader le long des anciens remparts. Joli point de vue sur la vallée de l’Ognon.

C’est l’une des plus anciennes constructions de la ville, au pied de la Maison royale. Ce prieuré fut fondé au milieu du XII^è siècle par les Bénédictins. Guillaume I^er, alors seigneur de Pesmes, intervint même personnellement en sa faveur. Les vestiges du bâtiment correspondent à l’habitation du prieur. À voir également des fragments d’une fresque légèrement postérieure (XIII^è siècle).

Le château des Forges

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