500 ans d’histoire potière
La terre gréseuse, l’ocre, le bois et l’eau ont fait de cette terre de création, une terre inspirante pour ceux dont les mains sont au cœur de leur ressource !
Au milieu d’une campagne vallonnée, une argile exceptionnelle a permis de développement de la poterie à Saint-Amand-en-Puisaye. De passage, en vacances en famille, chez des amis, en location, dans votre maison de campagne ou dans une chambre d’hôte, vous allez, à cette occasion, avoir quelques heures, quelques jours pour flâner et découvrir certaines des richesses de notre cité située sur le tracé de l’ancienne voie romaine qui reliait Autun à Paris. Située sur la rive gauche de la Vrille, cette cité possède un très beau château Renaissance et une église des XIIè-XIIIè siècles.
Pour les amoureux d’histoire, un circuit s’impose, débutant par le plus important des châteaux de la Renaissance de la Nièvre qui abrite le Musée du grès. Dans le parc, les communs du château abritent une galerie d’art contemporain et des artisans d’art.
Quelques pas plus loin vous découvrirez, dans le quartier le plus ancien de Saint-Amand-en-Puisaye, un rare vestige, quasiment intact, d’une poterie du XIXè siècle : la Maison de la Mémoire Potière où votre guide vous fait faire un saut dans le temps et termine la visite par une démonstration de tour.
La Puisaye, terre de potiers, perpétue la tradition ancestrale du grès
Plus d’une vingtaine d’artistes et d’artisans ont choisi Saint-Amand-en-Puisaye pour y vivre. Ils offrent, à ceux qui s’intéressent aux œuvres contemporaines, des pièces allant de la bijouterie à la sculpture sur bois en passant évidemment par la céramique, le cuir, le métal…
Les marcheurs, quel que soit leur niveau, peuvent profiter de la nature aux alentours.
Saint-Amand-en-Puisaye est un pays d’argile et d’eau, ses étangs servent de base de détente aux canards, grues et oies en migration. Les randonnées, courtes (1,1 kms) ou longues (20,3 kms) vous amènent sur des sentiers faisant la part belle aux essences les plus diverses. Les Amis du musée du grès ont imaginé un chemin en hommage à Jean Carriès (artiste céramiste du XIXè siècle, sculpteur bronzier) où des œuvres ponctuent votre périple et le parcours des fours couchés dans l’enceinte de la commune.
Les points remarquables
Le Château Renaissance
Autrefois forteresse féodale, le château de Saint-Amand-en-Puisaye a été reconstruit à l’époque de la Renaissance par Antoine de Rochechouart, entre 1530 et 1540. Il peut être considéré comme l’un des premiers châteaux de la Loire et la plus belle demeure Renaissance du nivernais. Signalons aussi qu’il est le seul témoin architectural de cette période sur l’ensemble du territoire de la Puisaye.
L’arcature inspirée de l’œuvre de Jean Carriès
Le Musée du grès
Pierre Fanchy, salle des masques
Musée du grès
Musée de France
Niché au cœur d’un magnifique château Renaissance, le Musée du grès retrace quatre siècles d’une histoire potière qui a façonné le paysage et les hommes de la Puisaye nivernaise. Terre d’argile gréseuse, Saint-Amand-en-Puisaye met à l’honneur au musée, au travers de cinq salles, la poterie, de pièces traditionnelles à la création contemporaine avec une mise en lumière du remarquable travail de Jean Carriès et ses suiveurs, de celui d’Albert Vallet et de l’inattendu cabinet des masques de Pierre Fanchy.
La Maison de la Mémoire Potière
Rare poterie du XIXè, quasiment intacte, l’atelier de Monsieur Gaubier offre un ensemble complet et unique de bâtiments typiques de la production potière. Les visites guidées vous feront découvrir la vie d’un atelier, du foulage de la terre à la cuisson, en passant par le tournage, l’ansage et le séchage des pièces.
La loge du four
Cuisson du four « Vannier » à Saint Amand en Puisaye 07/1989 « jeunes et beaux »:
Pieces réalisées lors du symposium « Les grands qui voient grand » : tournage de gros
Par Michel Gardelle , Claude Varlan , Brigitte Penicaud, Pierre Bayle et Michel Pastore , Claude Champy. Enfournement durant 1,5 mois avec Hervé Billard, Jean Claude Blais, Bruno Giraud supervisés par Robert Deblander (dir du cnifop) et Francois Eve on reconnait aussi Antoine et Alice De Vinck, Jean Michel Doix, Marie Pierre Meheust, Martine Rouillard, Dominique Garet qui ne change pas ! Fanchette Deblander, Alice Bécard… Sevane Julie et Zacharie… Le père « Pich ». Explications didactiques de Marcel Poulet (peintre et auteur de trois ouvrages sur la tradition Poyaudine) ainsi que M. Roger Jacques Potier.
Mes excuses a tous ceux que j’oublie… Réalisation Thierry Picq :… Merci pour ce souvenir mémorable !
L’église du XIIIe
On ne peut quitter Saint-Amand sans avoir fait auparavant une visite de l’église paroissiale. Comme beaucoup d’entre elles en Puisaye, elle détient une remarquable peinture murale.
Datée du début du XVIe siècle, d’une belle conservation, elle représente la Vierge à l’enfant trônant, surmontée d’un majestueux dai et des trois personnes de la Trinité.
Au centre du choeur, une oeuvre contemporaine, cette fois-ci, sera digne du plus grand intérêt ; un autel octogonal et un ambon, réalisés par Jacques Lacheny, artiste potier, et Jean-Guy Morel, artisan ébéniste, complèteront cette visite. Pétrie dans l’argile locale, en grès, sous forme de panneaux, cette réalisation demeure d’une exceptionnelle virtuosité technique et artistique. Elle montre les représentations figurées des quatre évangélistes (le taureau, l’aigle, l’ange et le lion) alternant avec les quatre éléments omniprésents de la symbolique chrétienne : l’eau, l;huile, le pain et le vin.
La clé de l’église est disponible en mairie.
Le faubourg des Poteries
Vous entrez dans le Faubourg des Poteries, vieux village artisanal. Constitué au cours des siècles, hors les murs de la ville, les potiers en furent longtemps exclus en raison des risques d’incendie que présentaient les fours pour une agglomération resserrée dans une enceinte et composée essentiellement de maisons en bois couverte en paille ou en bardeaux de bois.
Au début du XXe siècle, encore une dizaine de poteries y produisaient une poterie utilitaire de grès appréciée et diffusée au loin par la batellerie de Loire puis les chemins de fer. Ces ateliers ont fait disparaître en les recouvrant, les vestiges de ceux des siècles antérieurs. Il subsiste trois poteries de la fin du XIXe siècle dont la Maison de la Mémoire Potière, encore complète avec son four qui a cuit des pots jusqu’au début des années 1960.
Au bas du Faubourg, à droite et à gauche, on peut encore voir quelques-unes des modestes demeures des tourneurs, marcheurs de terre et pileurs de laitier (émail).
Marcel Poulet, peintre, historien de la Poterie de Puisaye
Une rue de potiers
Les oeuvres céramiques dans l’espace publique
Albert Vallet et le 1% culturel du collège de Saint-Amand
De la Girelle aux étoiles, l’oeuvre monumentale d’Albert Vallet (1923-2015) qui orne le collège Arsène Fié est un hommage aux primitifs potiers-paysans de la Puisaye d’autrefois, dont il était un fervent admirateur.
Ses grès de grand Feu, cuits au bois en pleine flamme ont la beauté des pièces utilitaires qui ont marqué les siècles de la Puisaye potière.
Fidèle à la cuisson au bois, Albert Vallet excluait, avec véhémence, tout autre forme -gaz, électricité- de transformation de l’argile. Ses pièces de grande dimensions ornent de nombreux établissements scolaires en France.
Comme Jean Carriès à la fin du XIXe, Albert Vallet a marqué le XXe siècle par ses craétions originales (grès et peintures). Disciple d’Albert Gleizes, de Sonia et Robert Delaunay, il laisse un témoignage puissant de l’abstraction géométrique.
Jacques Lacheny, potier, ancien maire
De la Girelle aux étoiles – Collège Arsène Fié – 4 mètres de hauteur
Cette création monumentale commandée en 1987 par le Conseil général de la Nièvre dans le cadre du 1% artistique est source d’interrogations et d’émerveillement. Assemblage de formes différentes, elle constitue une élévation vers le ciel. Elle nous montre la complexité du chemin de la vie, composée d’étapes différentes et indissociables. Terminée par ce bec ouvert, avide de nourriture tel celui des oisillons nourris par leurs parents, elle nous montre un des moteurs essentiels de la vie : la soif de découvrir, d’apprendre…
Dans ce sens, elle trouve merveilleusement sa place devant ce lieu d’apprentissage qu’est le collège. La Girelle, c’est la place circulaire du tour sur laquelle le potier lance son pain de terre pour lui donner vie.
source : Grès de puisaye, www.gresdepuisaye.fr
L’arcature de Jean Carriès
L’Arcature est l’aboutissement d’un travail en trois temps conduit par l’Acid pour la reconnaissance de Carriès (1855-1894) et de son oeuvre en Puisaye.
Cela débuta par l’exposition de 1985 organisée avec le concours du Musée du Petit Palais et les municipalités de Saint-Amand-en-Puisaye et de Pouilly-sur-Loire, rassemblant une cinquantaine de pièces majeures. Ensuite, le centenaire de son arrivée en Puisaye, sera célébré au château en 1988 par une trentaine d’artistes contemporains dont Gérard Bignolais et Jean Rustin. Enfin, regroupant expositions, rencontres et monument, le centenaire d’une oeuvre en 1994, au château, comme passage du témoin entre le travail de Carriès et celui de la terre d’aujourdhui.
Sur une proposition de Jacques Lacheny et à l’initiative de l’Acid, l’Arcature Jean Carriès est érigée en 1994 dans le cadre du centenaire d la mort du sculpteur-céramiste.
Son inauguration eut lieu le 27 août 1994. Conçue dans l’esprit de la Porte Monumentale commandée à l’artiste en 1889 par la princesse de Scey-Montbéliard, devenue plus tard princesse de Polignac, cette oeuvre-hommage a été réalisée par les céramistes Emmanuel Buchet, Jean Cacheleux et Lucien Petit.
Claude Leguay, galeriste
Informations pratiques
- Localisation : à 55km d’Auxerre et 70km de Nevers
- Cités de caractère à proximité : Saint-Sauveur-en-Puisaye (15km), Saint-Privé (20km), Decize (105km)