Salives

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Un bijou médiéval

Le jour, le village offre aux regards son étonnante diversité architecturale . La nuit, la mise en lumière de ses remparts vous transporte huit siècles en arrière lorsque seigneurs et paysans vivaient à l’ombre du donjon…

Habitants : 200 Salivois

Le premier seigneur des lieux, dont on a la trace, est Aymon, lequel était très certainement le grand-père de Thibaud, Hugues et Arnoul, qui eux portaient le nom de Salive (dernier quart du XIè siècle). Le donjon a vraisemblablement été établi, au temps d’Aymon ou de ses premiers descendants entre 1030 et 1060 selon le chanoine Jean Marilier (Dijon 1988). La Maison de Salive régna sur le village et sur ses terres jusqu’en 1256 (son blason était : « pallé d’argent et de gueule, de six pièces, à la croix niellée de sable, au chef d’or, orné de trois coquilles d’azur »). Entre 1190 et 1221, la moitié de la seigneurie de Salive fût acquise par le duc de Bourgogne Eudes III. La charte de franchise de Salive est établie en 1221. De 1242 à 1256, le Duc Eudes IV acquiert le reste de la seigneurie de Salive qui devint ainsi la propriété des ducs de Bourgogne. Ces derniers y créent une prévôté et une châtellenie. Ce fut l’époque de l’apogée de Salive. Dans le milieu du XIVè siècle, le village fût ruiné par des invasions extérieures. En 1347, « on voit déjà les ruines des tours, portes et murailles ». Puis ce fût ensuite l’époque de la Guerre de Cent Ans avec ses cortèges de pillards, d’épidémies et de mauvaises récoltes qui contribuèrent d’appauvrir ce qui restait du village et de ses habitants. A la fin du XIVè siècle et au début du XVè siècle, on restaure les remparts. Salive devient alors une place forte avancée du Duché de Bourgogne. A la fin du XVIè siècle, la Maison de Salive est presque totalement établie en Franche Comté. En 1477, à la mort de Charles le Téméraire, Louis XI récupère le Duché de Bourgogne. Salive devint Prévôté Royale. En 1586, Léonor, Comte de Chabot Charny, devient engagiste de la Seigneurie de Salive, nommé par la Prévôté Royale.

Vers 1700, quatre seigneurs engagistes gèrent la majeure partie du domaine royal à Salive : Pierre Gelyot de Montarmet, Pierre Durand du Meix, Philippe du Potet de Cruzille, Marc Antoine Siredey. Leur famille conserve cet engagement jusqu’à la Révolution. Ensuite, Salives, dont le nom a gagné un s au cours de son histoire (erreur typographique ?), poursuit lentement son déclin, comme la plupart des communes rurales. En 1932, Monsieur de Girval, dernier propriétaire, lègue le donjon à la commune.

Le village

On y trouve beaucoup de maisons accolées de tourelles, comportant à l’intérieur un escalier « à vis » permettant de distribuer les étages (tourelles rondes, hexagonales, ou carrées).
Une très belle maison à galerie du XVè siècle comporte une balustrade en bois à colombage et croix de saint André.
Face au lavoir sur le pignon des anciennes halles, transformées en maison d’habitation, on voit encore l’arc en pierre d’un ancien porche.
Enfin dans la propriété située face à la Maison des Templiers, on trouve un magnifique colombier couvert en lave, de plus de 1000 cases, qui n’a jamais servi, puisque terminé en 1789, la loi d’août de la même année qui abolissait les privilèges, concernait aussi celui de colombage.

Les points remarquables

L’Église Saint-Martin

Construite au-dessus de la source de la Tille, sur la même base rocheuse que le donjon et à proximité de celui-ci, elle est placée sous le vocable de Saint Martin, l’évangélisateur de la Gaule.
La source était certainement un lieu de culte ancien et il est vraisemblable qu’un temple païen la surmontait. Une pierre d’angle du donjon portant une inscription gallo-romaine semble attester du réemploi de pierres d’un tel édifice.
Cette église, de plan rectangulaire, a une orientation parfaite, de l’Occident vers l’Orient. Le cœur roman est du XIè siècle. La nef, à corniche de corbeaux écussonnée date du XIIè siècle et a été remaniée au XIXè siècle.

Le donjon

Pièce maîtresse au centre du village, datant du haut XIè siècle, il s’agit d’un donjon rectangulaire, de construction archaïque.
Il a extérieurement 23m de longueur, 10,50m de largeur et environ 18m de hauteur. Sachant qu’il repose sur la roche sous un remblai de 2,50m à 3m d’épaisseur, ses fondations sont au niveau de l’église. Il devait faire quelques mètres de plus en hauteur comme l’atteste l’aspect tronqué des archères à niche du dernier étage. Sa hauteur d’origine devait approcher les 25 mètres.
L’épaisseur de ses murs est de 2,80m, sauf au dernier étage où ils ont 2m d’épaisseur.
Le retrait résultant de l’amincissement des murs permettait de recevoir les poutres du plancher du dernier étage. Cet étage, le quatrième, est le seul muni d’ouvertures. D’abord quatre archères à niche. Les trois restantes après l’effondrement de l’angle sud-est en 1986 étant au milieu de chaque face.

La quatrième, sur la face sud, qui a disparu, mais que l’on retrouve sur les photographies d’avant 1986 étant légèrement décalée vers l’Est. Plus à l’Ouest sur la même face, on trouve la seule ouverture non fonctionnelle, une fenêtre à meneau, de type fenêtre romane, tronquée par l’éboulement et qui éclairait le dernier étage, ouverture bien visible sur les anciennes cartes postales.

Enfin, il faut signaler comme autre caractéristique au même étage l’existence d’une pièce en L dans l’épaisseur du mur, à laquelle on accède par une porte dans l’angle nord-est. À l’extrémité de cette pièce un sarcophage mérovingien de réemploi, incliné vers l’extérieur servait vraisemblablement de dispositif de défense pour protéger la porte située à l’aplomb.
Cette pièce comporte également une archère.
L’accès au donjon se faisait donc de toute évidence par une porte située dans l’axe de l’archère de la pièce en L au premier étage, porte remaniée au cours des siècles pour servir de pièce de stockage dans l’épaisseur du mur et masquée de nos jours par la maçonnerie de restauration.
Les différents niveaux étaient au nombre de cinq, séparés par des planchers de bois et étaient de toute évidence munis d’échelles qui permettaient de passer de l’un à l’autre. Les ancrages de poutres étaient encore visibles avant travaux de consolidation.

Les remparts

Une des caractéristiques de Salives est d’être entouré d’un mur d’enceinte, bâti en pierre calcaire et couvert de laves (dalles fines de calcaire), sur toute sa périphérie. Visible encore sur 1,5 km, ce mur, de 5 mètres de haut et de 80 cm d’épaisseur (dans sa portion la mieux conservée), est flanqué de tourelles couvertes de laves, espacées régulièrement (18 sont actuellement visibles). Les restaurations en cours permettent de mettre à jour les bases de tourelles manquantes.
Ces tourelles, comme le mur d’enceinte, sont percée d’archères. Deux tourelles sont munies d’ouvertures à canon.

L’enceinte était pourvue de quatre portes correspondant aux quatre routes actuelles d’accès au village (Avot, Prégelan, Palus et Montarmet). La porte de Montarmet est la mieux conservée et la plus spectaculaire. De celle d’Avot, il ne subsiste qu’un côté. Chaque porte était flanquée de part et d’autre de tourelles qui permettaient d’en défendre l’accès.
Les remparts sont du XIIIè siècle, remaniés au XVè siècle.

La maison des templiers

Il s’agit d’une très belle bâtisse fortifiée (une archère est visible de la route), surmontée d’une belle cheminée cylindrique en pierre sculptée (il y en avaient vraisemblablement trois identiques à l’origine). L’origine templière semble avérée par les symboles ésotériques que l’on trouve à l’intérieur et aussi par le nom du lieu-dit sur lequel elle se trouve : la Magdeleine (les Templiers vouaient une adoration toute particulière à Ste Marie Madeleine).
Une très belle fenêtre géminée, au linteau tréflé et au meneau à chapiteau décoré de feuillage orne le pignon visible de la rue, la même existe à l’opposé du bâtiment.

À faire

À voir

À vivre

Le circuit héraldique : il permet à travers la reconstitution des blasons des personnages qui ont fait l’histoire du village de découvrir les sites et demeures remarquables sur lesquels ils sont fixés et de parcourir ainsi Salives d’une manière originale.

Les sentiers de randonnées
Deux sentiers sont inscrits au PDIPR de Côte d’Or :

  • Le « Tour de Barges »
  • Le « Sentier du Marais » qui conduit au Marais de Salives, site aménagé, remarquable par sa biodiversité (plus de 200 espèces répertoriées). On y trouve entre autres une population rare de « tritons alpestres ».

L’Abreuvoir : il accueille des séances hebdomadaires de cinéma. La salle est mise à disposition pour des conférences, des spectacles et des réunions d’entreprises.

Le circuit géologique : sur une quinzaine de sites aménagés, répartis le long d’un parcours d’une vingtaine de kilomètres, sont expliqués les traits et les richesses du Seuil de Bourgogne et comment cette particularité géologique a modelé les roches, les paysages, la flore, la faune, la géographie, l’histoire et les hommes dans la région de Salives.

Proposition de parcours

Départ au centre du village, au pied du donjon (prendre au préalable un document de visite au point info tourisme). Le tour du village par la ceinture de remparts est un complément essentiel. Visite guidée du village possible avec prise de rendez-vous préalable à la mairie. Visite guidée du circuit géologique également possible sur rendez-vous.

Informations pratiques

  • Localisation : à 45 km au nord de Dijon
  • Cités de caractère à proximité : Semur-en-Auxois (56km), Champlitte (61km)