Varzy

Accueil / Les Cités de caractère/ Varzy

1060 Varzycois

« d’azur aux deux clefs passées en sautoir, l’une d’or et l’autre d’argent, à la filière aussi d’or« 

Varzy est situé dans la Nièvre, elle est membre de la Communauté de Communes Haut Nivernais Val-d’Yonne qui regroupe 30 communes avec un total de 12 693 habitants. Commune rurale, elle est nichée au creux d’un vallon et entourée d’une part d’un coteau (La Bordafaux) et d’autre part de buttes émergeants au milieu de plaines agricoles, de bois et forêts. Six d’entre elles constituent des zones environnementales d’intérêts multiples. Ces espaces sont encore préservés de l’agriculture intensive.

La ville, dont l’origine est très ancienne, doit son nom du celte « Var » : eau.
À l’époque gallo-romaine, Varciacum appartient aux parents de saint Germain, 6è évêque d’Auxerre qui en hérite au Vè siècle. Ils sont aussi seigneurs d’Appoigny. Il fait don de la seigneurie de Varzy à la cathédrale Saint-Étienne d’Auxerre. Ce sont donc les évêques d’Auxerre qui deviennent les seigneurs de Varzy.
Vers l’an 1000, les seigneurs-évêques font construire des fortifications, non seulement pour protéger la ville contre les attaques des seigneurs voisins, mais aussi pour contrôler et prélever la dîme sur tous les produits qui sortent ou entrent dans la ville.

Ces puissantes murailles, percées de quatre portes, ceinturent le bourg. Elles se situaient dans l’alignement des façades de la rue Jacques-Amiot. Des fossés très larges et profonds remplis d’eau protégeaient les courtines. Les fortifications sont restaurées et complétées au XIIIè siècle par de puissantes tours. Enchâssé dans un écrin tapissé de vignes, le patrimoine varzycois est longtemps resté dans les limites du bourg médiéval, correspondant aux boulevards actuels. Les murailles tombent début XVIIè. Dans ce périmètre, se trouve la quasi-totalité des constructions classées. Un incendie ravage la ville en 1525 ne laissant que l’église Saint-Pierre-ès-Liens et la collégiale Sainte-Eugénie.

Aux XVIIè et XVIIIè siècle, le négoce de vin, bois et céréales enrichit une bourgeoisie qui s’installe dans la partie haute du bourg. La ville reste sous l’influence et la protection des évêques d’Auxerre jusqu’à la Révolution qui voient leurs biens vendus comme biens nationaux. Située à la limite de l’évêché, près des terres des barons de Donzy et celles des comtes de Nevers, Varzy va subir les conflits opposant ces grands seigneurs voisins, qui endommagent à plusieurs reprises la ville.

Au XIXè, l’implantation de nouvelles routes et l’arrivée du chemin de fer en 1877 stimulent l’économie et attirent de nouveaux habitants. Le phylloxera sera le point de départ du déclin démographique, malgré la création de nouveaux quartiers, l’installation d’équipements sportifs, d’établissements scolaires…

Les points remarquables

L’église paroissiale Saint-Pierre-ès-liens

L’église paroissiale Saint-Pierre-ès-liens a été construite de 1230 à 1280, au cœur du bourg fortifié et terminée en 1350. Dominant la place du Marché, derrière la statue de Dupin, l’église est un édifice caractéristique de l’art gothique rayonnant, avec deux clochers, une nef à trois étages et six travées. On y trouve une grille monumentale de 1730, des triptyques du XVIè siècle (Passion du Christ), et du XVIIè siècle (Vie et martyre de Saint-Pierre).

Collégiale Sainte Eugénie

Au Moyen Âge, Varzy était lieu de pèlerinage dédié à sainte Eugénie d’Alexandrie et saint Regnobert, et étape sur le chemin de Compostelle. La Collégiale Sainte-Eugénie de Varzy, église fondée au siècle de saint Germain d’Auxerre (418-449), est reconstruite au Xè siècle et détruite en grande partie sous la Révolution.

Le retable Sainte-Eugénie

Triptyque peint en 1535 et offert en 1537 à la collégiale Sainte-Eugénie, le retable représente le martyre de Sainte Eugénie. Les spécialistes attribuent l’œuvre à Bartholomeus Pons, dont la présence est attestée en Bourgogne en 1518. L’auteur, flamand venu à Auxerre à la cour du seigneur-évêque François II a séjourné en Italie. Il signe avec son autoportrait entre les jambes du bourreau. On connaît un autre tableau de lui « Moïse et Aaron devant Pharaon » où il apparaît aussi et qui se trouve au Metropolitan Museum de New-York.

Le château des évêques d’Auxerre

Le château des évêques d’Auxerre était le symbole de l’influence qu’ils exerçaient en Nivernais. Vers 900, l’évêque Gaudry fait construire un logement convenable. Son successeur, Hugues de Chalon, le transforme en château dont vont s’emparer successivement le comte de Nevers et le baron de Donzy. Hugues de Noyers, vers 1204, édifie un palais épiscopal capable de résister à tous les assauts, ce qui ne l’empêche pas d’être pris au XVè siècle. Les fondations et le système défensif sont encore visibles sous l’aile droite. Vers 1470, Pierre de Longueil fait bâtir un corps de logis dont une partie subsiste encore aujourd’hui. Les travaux sont poursuivis par François de Dinteville. Le château est abandonné et négligé pendant les guerres de religion. La tour Isoard sert de refuge à Jacques Amiot chassé d’Auxerre par les Ligueurs qui lui reprochent son attachement à la cause d’Henri III. Nicolas Colbert, frère du ministre d’État de Louis XIV, séjourne fréquemment au château. C’est sous son épiscopat que les Grandes-Promenades de la porte de Marcy sont en partie aménagées. En 1764, Champion de Cicé fait démolir une aile, reconstruire le portail d’entrée et édifie l’actuel pavillon central.

Les anciens bâtiments du XVè, aile droite, subsistent pour l’usage du fermier de la terre de Varzy.
À la Révolution, le château, vendu comme bien national, accueille de 1792 à 1798 une faïencerie dont plusieurs pièces sont conservées au Musée Grasset. Différents propriétaires se succèdent et créent diverses activités dont un entrepôt de marchand de vins. En 1929, un institut de Levallois-Perret acquiert le château et y installe la colonie de vacances. D’abord locataire depuis 1938, la ville de Clichy-la-Garenne l’acquiert en 1946 et l’activité de colonie de vacances se poursuit jusqu’en 2005. Le site pouvait recevoir 265 enfants. Le 31 janvier 2008, la Ville de Varzy devient propriétaire du château. Elle crée en 2010 une salle de séminaire puis en 2015 l’un des pavillons implantés en 1973 sera aménagé en hébergement collectif pouvant accueillir 48 personnes. Il est depuis lors consacré à la culture, aux festivités et, ouvert à la location pour les fêtes de famille, les mariages… Il est inscrit aux Monuments historiques en 1946 et ouvert à la visite lors des Journées européennes du patrimoine.


L’hôtel de la mairie

L’hôtel de la Mairie situé au centre de la ville, appartient à la commune qui en a fait l’acquisition en 1826 auprès des héritiers du riche marchand de bois, Charles Gestat. Ce vaste ensemble du XVIIè siècle est une ancienne maison bourgeoise, elle se compose d’un rez-de-chaussée qui accueille la mairie et la bibliothèque municipale et d’un 1er étage, occupé par le tribunal de justice de paix jusqu’en 1959. Les dépendances ont été occupées par la conciergerie et le local des pompes à incendie. La prison se situait à l’emplacement du hall du musée et la caserne de gendarmerie à sa suite.

Le lavoir

De part et d’autre du lavoir, les auvents à deux pans du XVIIIè siècle, ont considérablement amélioré les conditions de travail des femmes venues laver le linge. Restaurés entre 1979 et 1982, ils couvrent deux grandes margelles.
Le bassin est alimenté par le ruisseau de Sainte-Eugénie dont les sources, canalisées sous la collégiale, ne tarissent jamais. Seul point d’eau au sein du village fortifié, ses utilités étaient multiples :

  • Lavage du linge (l’endroit le plus recherché était celui le plus proche de la source, au pied de la collégiale, pour la pureté de son eau)
  • Abreuvoir pour les animaux (qui peuvent y accéder par ses deux extrémités)
  • Pédiluve pour les chevaux
  • Retenue d’eau pour les tanneries situées en aval


À faire

  • Le musée Grasset, qualifié autrefois de « capharnaüm », fait partie des plus beaux et des plus importants musées régionaux de France. Il présente plus de 4000 objets rassemblés par des amateurs éclairés dont l’inspecteur des Monuments historiques Auguste Grasset (1799-1879), dans l’esprit d’un cabinet de curiosités : sarcophages égyptiens, objets ramenés lors des expéditions Dumont d’Urville dans les îles du Pacifique, armes, instruments de musique, faïences (statue équestre en faïence de Nevers de 1734), meubles anciens, tapisseries, (tapisseries d’Aubusson « Didon et Énée »), peintures (Judith et Holopherne attribuée à J. Massys, dix marines attribuée à Hackert). C’est grâce à Victor Oudot, Maire de Varzy et à Henri Piffaut que ce précieux établissement est fondé en 1856. Officiellement créé en 1856, le musée est laissé à sa charge, il est nommé bibliothécaire- conservateur. Il crée un « département des grands hommes de la Nièvre » pour accueillir les dons des élites locales et enrichir les collections du musée. Sous l’influence des dons, la salle de la mairie devient vite trop exiguë et contraint le musée à intégrer les locaux de l’ancienne école primaire, en 1857.
  • L’ancienne huilerie de Varzy est située sur le faubourg de Marcy, au numéro 10 (D 105). La famille Seguin en a fait don à la commune. De dimensions modestes (7m x 5m), cet ensemble a conservé son aspect de 1880 : présence de deux meules de dimensions exceptionnelles qui étaient actionnées par des mulets, presse à huile ancienne double, avec auge en pierre taillée et treuil, état de conservation parfaite. Grâce au budget participatif du Département, la commune et les Amis du Vieux Varzy, des grilles, réalisées par la section ferronnerie d’art de Varzy ont pu être posées, afin de sécuriser et protéger ce bâtiment. L’huilerie de Varzy est ouverte au public par les Amis du Vieux Varzy, lors des Journées européennes du patrimoine.

À voir

  • « Varzy fête le mai » appelé aussi « le grand chambardement » Chaque année, on se rappelle le jour où les garçons déclaraient leur flamme à l’élue de leur cœur en déposant un bouquet de fleurs sur la façade de leur demeure… avant d’aller chaparder tout ce qui trainait ou n’était pas rangé pour les déposer sur la place du Marché. Aujourd’hui, danseurs, musiciens et même artisans participent à cette journée en associant les écoles pour se produire dans les rues de la ville. Le bal populaire est toujours attendu par tous.
  • Le marché hebdomadaire du jeudi matin attire une dizaine de commerçants non sédentaires permettant aux habitants fidélisés par la qualité de l’offre de s’approvisionner en produits frais et locaux. On trouve déjà des traces du « marché du jeudi » au XVème siècle. Plus nombreux à la belle saison, la ville s’interroge actuellement sur la création d’un second marché le dimanche.
  • La Foire agricole de la Saint-Georges. Cette foire d’embouche était l’occasion pour les propriétaires de l’Auxois et du Bazois d’acheter les animaux maigres après l’hiver pour les engraisser au pré. C’est la dernière foire qui subsiste à date fixe annuelle : elle a lieu le dimanche le plus proche du 23 avril. Aujourd’hui, ce rassemblement de tous les propriétaires d’animaux de la ferme (petits et grands) reste une institution. Tous viennent exposer avec fierté leurs bêtes et parler de leurs métiers. Aujourd’hui, cette foire est complétée par des stands de produits locaux, restauration, brocante, manèges…