Montbozon

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Un village au fil de l’eau

Le village est constitué de deux parties géologiquement distinctes : la rive droite au nord de la rivière est constituée de bonne et lourde terre où l’on cultive les céréales en alternance avec des prairies, la rive gauche au sud au terrain sableux qui a été favorable à la culture des pommes de terre et des petits oignons de Montbozon.

Occupé depuis la préhistoire (on y a découvert une station néolithique), ce fief d’un Bozon, petit fils de Charlemagne et fils de Richard le Justicier (duc de Bourgogne) compte trois sites classés et bien d’autres curiosités. Le nom de Montbozon est attesté dès le XIIè siècle. Pour contrôler le passage sur la rivière de l’Ognon par la route allant de Besançon vers la Lorraine, le comte Bozon avait fait construire un château fort sur les hauteurs de la rive gauche, vers 950, qui est à l’origine d’un bourg castral. La famille de Montbozon s’est installée dans le village au XIIè siècle. Elle possédait une prévôté (circonscription administrative) qui dominait plus de 70 villages. En parcourant les rues et ruelles, nous découvrons le couvent des dominicains et
l’église de la Nativité de Notre-Dame bâtis dès 1450, une maison forte édifiée vers 1550, ancien collège de Jésuites, tous inscrits aux Monuments Historiques. Mais aussi un château du XVIIIè siècle reconstruit à l’endroit d’un château féodal détruit au XVIIè siècle qui surplombe l’Ognon. Avec sa belle Fontaine du Cygne classée ou encore ses quatre maisons anciennes dotées de tours ou tourelles remarquables, Montbozon est un bourg qui a traversé les siècles en gardant son cachet ancien. Montbozon fut un centre économique rural, d’importance régionale jusqu’au XIXè siècle.

Nous pouvons trouver des traces écrites de l’existence de halles dès 1274, d’un abattoir (rue de la boucherie), de quatre foires qui se tenaient chaque année et de marchés chaque lundi. Il en reste le toponyme « champ de foire » au nord du village. Il subsiste de cette époque une chanson écrite sur l’air de « Sur la route de Louviers ». La commune bénéficie d’un camping municipal de 33 emplacements très appréciés des campeurs et des pêcheurs, par leur situation privilégiée entre l’Ognon et le canal. Le charme de Montbozon émane aussi d’anciennes devantures de magasins qui témoignent de l’ancienne prospérité commerciale. Admirons la boiserie de la boucherie (au n°2 rue du pont où s’est installé un garage de motos anciennes), ou encore les peintures de la boutique de « draperies, nouveautés » (au n°10 de la rue du pont, en cours de rénovation par les nouveaux propriétaires). N’oublions pas le célèbre biscuit « le roi des desserts et le dessert des rois » ; après la mort de Louis XVI, son cuisinier Monsieur Guichard est venu finir ses jours à l’hôtel de la Croix d’Or auquel il légua en remerciements des bons soins reçus, sa recette de succulents gâteaux qu’il servait à la table royale. Ainsi donc naquirent les véritables «biscuits de Montbozon».

Les points remarquables

Le collège des Jésuites

Cette maison forte a été construite dans la deuxième moitié du XVIè siècle. Ce sont les héritiers le Seigneur de Quincey et son épouse qui en firent don aux Jésuites en 1597, « à condition d’installer également un établissement à Besançon ». Furent donc installés une école primaire à Montbozon et un collège à Besançon. Faute d’élèves, l’école ne dura que quelques années et les Jésuites se contentèrent de cultiver les terres de Montbozon et de Thiénans et de faire un peu d’élevage.
La Grande Maison des Jésuites est vendue comme bien ecclésiastique en 1793 à Antoine Facon,
puis en 1833 à la famille Bouday. Classée monument historique en 1996, cette magnifique maison a fait l’objet de nombreuses rénovations et est ouverte au public lors des journées du patrimoine.

La fontaine du cygne

La fontaine du cygne 1829, aux pieds du château
La fontaine dite du Cygne a été construite par l’architecte Moreau, en grès rose qui provient du
surplus des thermes de Luxeuil-les-Bains. Elle se compose d’un bassin central avec auge sur le
devant, d’un cygne en fonte dorée qui sert de canon et d’un lavoir demi-circulaire à l’arrière. Elle a
été classée en 1977. De nombreux travaux ont été nécessaires jusqu’en 1988 en raison de la triple
vocation de ce monument : fontaine, lavoir et abreuvoir.

Le couvent des Dominicains

Installés depuis 1440 à Montbozon, les Dominicains construisirent tout d’abord leur église en 1452. Puis Philibert de Vaudrey et son épouse Catherine de Ray leur firent don des terrains attenant pour bâtir un couvent, un hôpital et un cimetière.
Dans les temps glorieux du couvent, les Dominicains furent 30 à 40. Les six derniers dominicains quittèrent le bâtiment en 1791 et un seul, le Prieur Joyerot resta à Montbozon pour instruire la jeunesse et célébrer les offices religieux. Le couvent a plus tard été rétrocédé à la famille Coillo.

Le presbytère

Après l’édification du couvent des dominicains, ce sont un couvent de religieuses associé à un
hôpital et enfin une église qui ont vu le jour.
Outre la fonction hôpital proprement dite, le couvent servait d’hospice et de halte pour les pèlerins. Cette première construction a été détruite par faits de guerre en 1534 et fut relevée et agrandie au XVIIIè siècle, pour accueillir les malades de la paroisse, au point de nécessiter la présence de deux médecins et un chirurgien.
En 1791, le bâtiment est déclaré « bien national ». Le préfet de Haute-Saône décide ensuite d’y
établir le presbytère, en activité jusqu’au 1er octobre 2018. Depuis début 2022, la rénovation du bâtiment (et de la place de l’église) avec implantation d’un restaurant est en cours.

L’église

L’église de Montbozon a été reconstruite après un incendie en 1744.
Autrefois, cette église était la chapelle du couvent des dominicains et n’avait de ce fait pas de fonction administrative donc pas de clocher. Le siège de la paroisse se trouvait alors à Thiénans,
village voisin. La nécessité d’entendre le clocher à coup sûr a engendré la construction en 1806 d’une tour rectangulaire de 17m de haut et de 5m sur 8m. Cette tour est surmontée d’un bulbe à impériale de type byzantin typiquement franc-comtois, lui-même surmonté d’une croix et d’un coq
s’élevant à 30m du sol. Les cloches sonnent depuis 1868. Elle a été inscrite aux monuments historiques en 2003, elle conserve les reliques de Saint
Sébastien, et de nombreux objets de culte eux-aussi inscrits à l’inventaire des Monuments historiques.

À faire

  • Sentiers de randonnée
  • Chemin vert ancienne voie ferrée
  • Canoë-kayak, paddle
  • Parc acro’cimes

Spécialité

Les Biscuits de Montbozon

Montbozon est renommé pour son fameux biscuit « le roi des desserts le dessert des rois ». On raconte qu’un certain Joseph Guichard, pâtissier à la cour de Louis XVI, se serait réfugié à l’Hôtel de la Croix d’Or et aurait communiqué la recette d’un biscuit à Mlle Prudhon qui tenait un commerce et une pâtisserie à côté.
Plus tard, sous le Second Empire, l’abbé Jeannerot écrivit à l’impératrice Eugénie pour appuyer la demande de brevet. Le 2 septembre 1856, la recette fut brevetée par le Sieur Canet ou Caney. Les marques furent déposées au tribunal de Vesoul en 1857 (et les nouvelles en 1990). Cependant, l’Annuaire de la Haute-Saône publié en 1842 précisait déjà que « les massepains et
biscuits » de Montbozon étaient « depuis longtemps renommés ». En 1860, Michel Prosper Lanternier épousa Maria Anne Joséphine Prudhon et développa la fabrique des biscuits en la faisant connaître « à travers le monde ».

Les images ont été prises sur le site internet de la Biscuiterie de Montbozon

Informations pratiques