Vandoncourt

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Entre nature abondante et industries

Le village, avec son temple de 1769, sa maison forte de 1574 et ses granges hautes, bénéficie d’un environnement privilégié avec plus de 5000 arbres fruitiers à quelques kilomètres d’une zone très industrialisée. C’est un exemple d’agglomération où se côtoient en bonne harmonie les cultivateurs, les ouvriers et les employés qui aiment fleurir, accueillir et animer leur petite cité.

Du haut de son belvédère, le village domine le Pays de Montbéliard. Le Pont Sarrazin et sa légende invitent les promeneurs à une belle balade dans une forêt de hêtres et de charmes où l’on découvre encore quelques sources secrètes.

Au XVIè siècle, Vandoncourt, sous domination des Ducs de Wurtemberg était alors un « gros village » de près de 300 habitants. Avec la Réforme luthérienne, les enfants étaient astreints à une scolarité… plus ou moins effective lors des gros travaux des champs. Il n’y avait pas de seigneur, néanmoins, le « Conseil des Anciens », sous la présidence du pasteur, tentait de faire régner l’ordre et la morale. Une « boîte des pauvres » tenait le rôle d’un embryon de Sécurité Sociale.

Au XVIIIè siècle, le Duc de Wurtemberg se reconnaît partiellement vassal de Louis XIV, Vandoncourt devient donc français. Le village ne connaît pas de vraie persécution religieuse, le temple actuel est rebâti en 1769. Les « vieilles familles » de paysans aisés, les « laboureurs », forment la majorité et la bourgeoisie du village. Parmi elles « les Peugeot », dont une branche quittera bientôt le village pour trouver, dans « la Vallée », le destin que l’on sait. Et puis vint la Révolution, accueillie avec enthousiasme. Le village a participé à la rédaction des cahiers de doléances. Le Pays de Montbéliard est rattaché définitivement à la France en 1792.

Le XIXè siècle a été celui du développement artisanal et industriel, et de l’enrichissement. La plupart des vieilles fermes du village, en pierre et couvertes de tuiles, datent de 1860 à 1890. La population atteint alors 1000 habitants dans des maisons surpeuplées. Bien des chambres ou des greniers sont transformés en petits ateliers. Transformations éphémères, l’industrie se concentre dans « la Vallée » et à Beaucourt, et la population chute brutalement. La seconde guerre mondiale fut presque aussi meurtrière que la précédente. Un maquis installé dans la forêt proche du Parcours avait mené d’efficaces sabotages ferroviaires et industriels, participé à l’épopée du maquis d’Ecot. Appelé « village de terroristes » par les allemands, le contingent de Vandoncourt fut réputé comme l’un des deux plus « durs » de cet énorme maquis.

L’étang

Avec l’expansion démographique du « Pays », le village se réveille. On « retape » les vieilles maisons, quelques pavillons éclosent, sans ordre. En 1970, revenu au village après une carrière étonnante, Jean-Pierre MAILLARD-SALIN réunit une petite équipe qui, après avoir conquis la totalité du Conseil Municipal, installe au village la « révolution culturelle » qui entraîne l’adhésion massive des Damas (surnom des vandoncourtois, « la damas » est une prune bleue qui mûrit pour la fête du village, vers le 15 août).
Procédés d’administration originaux (3 conseils), implication de la population dans les commissions, responsabilisation des habitants à travers les associations, ouverture au monde (invitation de personnalités ou de groupes étrangers ; plus tard : jumelage), tout cela dans une atmosphère de fête perpétuelle (« à Vandoncourt, c’est tous les jours dimanche », titre d’un livre aujourd’hui épuisé) qui étonne. La Presse et la télévision régionales et nationales se précipitent sur cette dérangeante expérience de démocratie directe, ou d’autogestion. Elles viennent y chercher de sensationnels reportages : « Le village aux 600 maires », « Mon village à 100 à l’heure », « Jamais : je, toujours : nous » « l’irréductible village gaulois » « Un village en chantier », « Un village pas comme les autres ». Par l’information, la communication et la responsabilisation, l’objectif est de rester un village où tout le monde se connaît. Des actions ont été menées en ce sens : développement contrôlé (le 1er POS rural de la Région), protection de l’environnement (opération propreté, fleurissement, le style des maisons, les inventaires écologiques), incitation aux contacts (fêtes, associations), équipement du village (bâtiment technique, salle des fêtes, Sapeurs Pompiers, eau, tracteur communal, étang, zone artisanale, ball-trap, complexe sportif, bibliothèque, etc). Ce laboratoire d’idées œuvre parfois à la limite de la légalité (les objecteurs de conscience…) mais inspirera, plus tard, quelques législations. Des récompenses nationales (1er prix départemental : propreté, 2è maire de France pour JPMS, Coq d’argent national Village que j’aime) viennent couronner ces réalisations.

Ce bouillonnement extraordinaire s’amortit peu à peu : on passe de l’animation à la gestion. En témoignent les deux extraordinaires « Son & Lumière » de 1993 et 1994, ainsi que la vie florissante des 27 associations groupées dans « l’Union des Sociétés de Vandoncourt ». Le village poursuit sa dynamique avec un nombre important de projets portés avec et pour les habitants :
La naissance du Club vacances en 1991 : il a pour but d’organiser des activités, des sorties pendant le mois de juillet, encadrées par des parents bénévoles.
Le Son et Lumière a été réédité avec un grand succès en 1999 et 2000 avec 12000 spectateurs émerveillés par quatre tableaux retraçant l’histoire du village : le village d’antan, la reforme, la saga Peugeot, et la légende du Pont Sarrazin.
L’ouverture sur le monde se poursuit avec l’accueil de chantiers internationaux de jeunes avec de multiples nationalités rassemblées autour d’un projet d’intérêt collectif (rénovation des fontaines, aménagement de sites naturels).
Des nouvelles associations continuent de se créer au sein du village : Vandoncourt sans frontières, le club de marche, Sauvegardons le temple, Vergers vivants, le moto club, le club de loisirs créatifs…
Toutes ces réalisations prouvent que Vandoncourt est bien « un village où il fait bon vivre » !

Texte : André Bugnon

Les points remarquables

Le temple

Le Temple consacré à la très Sainte Trinité est l’édifice le plus important et le plus remarquable du village. Bâti en 1769 sur l’emplacement d’un édifice ancien, il comprend une nef rectangulaire avec abside, et un clocher carré aux murs épais.

Coiffé « à l’impériale », il porte deux grosses cloches datant du siècle passé et, depuis peu, un cadran solaire. La nef, avec galerie en bois, peut contenir 200 à 250 fidèles. Son plafond, qui a valu au Temple d’être appelé « petit Saint Martin » est une rareté architecturale : d’un seul tenant, il est suspendu à la charpente.

Il est classé à l’inventaire du Patrimoine historique. Trois vitraux modernes de Calame ajoutent une note colorée à l’austérité de l’ensemble. Un cimetière entourait l’édifice. Il en reste trois pierres tombales à l’extérieur, et le dallage du choeur (tombes de pasteurs du XVIIè siècle).

Il est entièrement rénové depuis 2010 grâce au travail dévoué de l’association « Sauvegardons le Temple ».

Le pont Sarrazin

Un des très rares « sites classés » du Pays de Montbéliard, c’est une arche naturelle calcaire, en pleine forêt, au bout d’un vallon escarpé discrètement aménagé pour la promenade. Menacé par la végétation qui l’avait envahi, le gel et surtout les pluies acides, il a fallu le défendre en recouvrant son « tablier » d’une chape imperméable, à peu près invisible. L’amphithéâtre naturel dont il est l’élément central a inspiré bien des peintres et des poètes, avant de fournir un impressionnant décor à la « légende du Pont Sarrazin », finale et apothéose des fameux « Son et Lumière » de 1993/94 et 1999/2000, dans lesquels toute la population a su s’investir. Autrefois, des sources abondantes s’en échappaient. Elles ont été captées, à la fin du siècle dernier, pour les besoins des usines Japy de Beaucourt.

La Damassine

Maison des vergers, du paysage rural et de l’énergie, c’est le plus grand bâtiment public de France construit en paille et en terre avec salles d’expositions et d’activités, un pressoir, une cuisine pédagogique, une miellerie, une boutique et un bar avec terrasse pour déguster les produits du terroir. Véritable outil pédagogique, reposant sur des techniques de constructions environnementales innovantes exemplaires, cette éco-construction matérialise une nouvelle approche.

La table d’orientation

Vue sur le Lomont, la pays de Montbéliard et les Vosges

Le verger école

Plantation avec les élèves de l’école de vielles variétés de cerises, prunes, pommes et poires.

À faire

La création de la fête des saveurs en 2001 connaît un succès croissant d’année en année avec pas moins de 1200 participants à la balade gourmande et environ 5000 visiteurs au village des saveurs, tout cela orchestré par environ 240 bénévoles fédérés par l’Union des Sociétés de Vandoncourt. Elle a lieu le 2è dimanche d’octobre.

Proposition de parcours

Un circuit patrimonial est proposé sur un dépliant à trois volets, disponible en libre-service devant la mairie avec légende et plan du village, c’est une randonnée d’1h30 pour découvrir la Damassine de Vandoncourt et une superbe vue sur les Vosges.

Les spécialités

  • La friture de carpes
  • La Damas (prune originaire de Syrie dont la commune a hérité)
  • La tarte aux fruits
  • Le jus de pomme du terroir
  • Les confitures

Informations pratiques

  • Localisation : 20 min de Montbéliard (gare), 30 min de Belfort, 1h de Besançon
  • Cités de caractère à proximité : Saint-Hippolyte (28km), Belvoir (37km)