Chevroches

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Village d’adoption de l’artiste Charles Loupot

©Régis Albignac

Présentation de Chevroches

La commune de Chevroches se situe au bord du canal du Nivernais et à 3km au sud-est de Clamecy. Le village s’étend dans une vallée en fer à cheval qui est un ancien méandre de l’Yonne ( site classé ), au centre duquel s’élève une colline calcaire couverte de forêts . Le site est occupé depuis très longtemps, puisqu’il y existait un habitat de plein air entre 30 000 et 20 000 ans avant Jésus-Christ.

Au premier siècle de notre ère, une agglomération gallo-romaine d’au moins quatre hectares s’est développée à l’endroit où la voie reliant Autun à Entrains-sur-Nohain franchissait l’Yonne. Les maisons disposaient du confort de la civilisation romaine : murs décorés d’enduits peints et, parfois, chauffage par le sol et eau courante. Les habitants gallo-romains exploitaient déjà des carrières de pierre de la localité. Leur agglomération constituait un relais routier où l’on faisait du commerce et où l’on accueillait sans doute les voyageurs.

Pendant le haut Moyen Âge, où le site se transforme, il apparaît le nom en bas-latin de Cava Rocca –roches creuses, qui donnera Chevroches. On sait qu’en 849, la localité a une église. Celle-ci, appelée Saint-Amateur, a été rebâtie entre 1783 et 1787 ; son abside et sa nef ont été à nouveau reconstruites, sous le Second Empire, dans le style roman. 

L’exploitation de carrières, commencée à l’époque gallo-romaine, est attestée aux XVIIe et XVIIIe siècles ; elle se poursuit au XIXe siècle, stimulée par l’ouverture en 1834 du canal du Nivernais, utilisé dès lors pour charger au port de Chevroches la pierre qui est ensuite transportée par bateau. Cette pierre, qui a l’avantage d’être très dure et non gélive, a été employée pour construire de nombreux édifices et notamment pour achever le Louvre.

Ce n’est qu’au milieu du XXè siècle que s’est arrêtée l’exploitation des carrières de Chevroches. La présence de la pierre et de nombreux résidus calcaire des carrières donnent un aspect minéral très particulier au village.

Le canal du Nivernais

Le village de Chevroches mérite un détour, ne serait-ce que pour flâner au bord du canal du Nivernais, à pied ou en vélo, à la découverte de ses paysages. 

Disque Zodiacal

Dans les années 2000, d’importantes fouilles archéologiques accomplies à l’emplacement de l’ancienne agglomération gallo-romaine ont permis de découvrir, entre autres vestiges, un objet unique dans tout l’empire romain : la calotte zodiacale de Chevroches. Ce disque de 6,45 cm de diamètre est ciselé en caractères grecs des noms des douze mois égyptiens, des noms des signes du zodiaque et des noms des mois romains. On pense qu’il servait à un devin ambulant pour prédire l’avenir de ses clients. 

Aujourd’hui, cet objet est exposé au musée de Clamecy ainsi que d’autres vestiges archéologiques.

Charles Loupot, un artiste à Chevroches

Charles Loupot naît à Nice en 1892. En 1916, il commence sa carrière d’affichiste, travaillant notamment pour de grands magasins de vêtements. En 1923, il s’installe à Paris où il reçoit dès lors des commandes d’affiches pour des marques célèbres : Peugeot, les peintures Valentine, le thé Twining, L’Oréal… 

Il est reconnu comme un des créateurs majeurs qui, avec Carlu, Cassandre et Colin, renouvelle l’art de l’affiche. À l’occasion d’un trajet pour visiter Vézelay, Loupot s’arrête à Chevroches et éprouve un coup de cœur pour le village, où il s’achète en juin 1934 une maison, celle située le plus haut dans le village. Dans sa résidence secondaire de Chevroches, Loupot reçoit dès lors les artistes et écrivains qu’il fréquente. Vers 1937, Loupot dessine le nouveau coq de cuivre du clocher de l’église de Chevroches, qui est toujours en place. De 1935 à 1940, l’artiste crée des affiches pour le shampoing Dop, Ambre solaire, et il commence une longue collaboration avec l’apéritif Saint-Raphaël.

Maison de Charles Loupot, ©Régis Albignac

En juin 1940, Loupot ferme son atelier parisien et s’installe à Chevroches, où il passe les quatre années de l’Occupation.  Après la guerre, il reprend son activité d’affichiste, travaille beaucoup pour Saint-Raphaël, et imagine des affiches pour le cirage Lion noir, Vichy Célestins, Monsavon, L’Air liquide… Son art, jusqu’alors figuratif, a évolué vers l’abstraction, comme en témoignent les fresques qu’il peint en 1952 dans une chapelle de la Nièvre, Notre-Dame de la Tête Ronde à Menou.

Il meurt aux Arcs-sur-Argens en octobre 1962. Le musée de Clamecy a reçu la collection la plus complète de son œuvre, qui est exposée en permanence.

Les points remarquables

Le Breuillard

Le bourg du village et le hameau ont la particularité d’être situés à chaque extrémité d’une vallée en forme de fer à cheval dont le centre est occupé par une colline rocheuse et boisée appelée « Le Breuillard ».

Voilà quelques 160 millions d’années, cette vallée était un méandre de la rivière Yonne.

L’érosion des rives et du lit de la rivière a fait, par la suite, que l’immense boucle a été abandonnée par les eaux, laissant là seulement une colline boisée. 

Devenu, après son assèchement, une riche culture, ce méandre fossilisé est une curiosité géologique dont la limite périphérique représente une promenade de 3 km.

Cet ancien méandre de l’YONNE est aujourd’hui un site classé.

La maison du maître carrier

Celle-ci est attenante à une des plus grandes carrières de la commune.

Tout le savoir-faire du maître carrier est accessible d’un simple coup d’œil. On remarquera la forte présence des résidus de la carrière tout autour de cette maison. N’ayant aucune valeur économique, ces résidus étaient stockés à proximité et ont ainsi fortement impactés le paysage proche.Aujourd’hui, cette propriété abrite   des gîtes et des chambres d’hôtes, très prisés par les touristes.

Place de la mairie et de l’église

Plusieurs fois remaniée au fil des années, la place de la mairie a été la cour de l’école avant que celle-ci ferme dans les années 1960. L’école est devenue la salle de la mairie.

On accède à la place de l’église à partir d’un escalier et dans le prolongement de celui-ci, se trouve le sentier « Charles Loupot » qui   permet d’accéder en haut du bourg et de découvrir la partie la plus pittoresque du village et un superbe point de vue.

Les vitraux de l’église ont été entièrement réhabilité dans les années 1990.Des travaux importants sont programmés dans les prochains mois. Le coq qui trône en haut du clocher a été dessiné par Charles Loupot.

Informations pratiques